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Bon voisinage

  • Photo du rédacteur: Vtunes
    Vtunes
  • 14 août 2021
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 août 2021

Sully s'est plaint que je n'écrivais plus depuis la pandémie. J'ai mis ça sur le dos d'une pandémie "mondiale". Je vous mets au défi de trouver une pandémie locale. Vous savez, les petites pandémies de tous les jours. Les pandémies de quartier. Celles qui sont sans conséquence.


Mon quartier a beaucoup changé. Depuis que les Belges sont partis, c'est le jour et la nuit. En fait, le mari était Belge et son épouse québécoise. Des fois, il coupait un bout de mon frêne qui dépassait de son bord, et même de mon bord, et ça m'énervait. Mais d'autres fois, il me dépannait avec un problème électrique. C'était donnant donnant.


Le couple qui a pris la relève élève une petite fille avec la notion qu'il n'y a pas de plaisir sans cris. Bonne élève, elle s'époumonne à chaque jour dans la piscine et je m'interroge. Cette fois-ci, est-ce une urgence? C'est pourtant le même cri que celui de la détresse. À moins que ce soit mes propres cris que j'entends? En passant, les parents mettent toujours leurs bacs en plein milieu du trottoir. Ils n'ont pas encore été sensibilisés.


Quand j'arrose le potager, leur chien me jappe après et je l'enjoins de se calmer. Il m'arrive de manquer de visou avec le tuyau d'arrosage. Ils ont érigé une palissade de huit pieds de haut autour de leur terrain, mais je trouve généralement une brèche dans le bois qui "travaille". Le chien est content. C'est la canicule, après tout.


L'autre voisin a commandé des travaux de rénovation. À chaque fin de semaine, il disparaît dans la nature. Les bruits de moteur et de scie débutent parfois aussi tôt que 7:20, le samedi. Beaucoup d'outils fonctionnent au gaz, à en juger par le bouquet chimique nauséabond qui se répand aux quatre vents. Je comprends maintenant pourquoi il a fait preuve d'obligeance à mon égard lors de notre dernière discussion. Il voulait s'éviter une poursuite.


Le voisin d'en face a pas moins de deux voitures et deux motos. Il gosse toujours après l'une ou l'autre. Malgré son labeur incessant, il n'y parvient jamais. Il y a toujours quelque chose qui cloche. Avant de partir sur la route, il fait ronronner sa moto un bon 5 minutes. Est-ce vraiment nécessaire? Et y a-t-il vraiment en ce bas de monde des gens qui apprécient le bruit d'une moto, ou le frais parfum d'essence? J'aimerais lui parler du GIEC, mais je crois que c'est peine perdue. Cet amour pathologique des chars ne peut être compromis d'aucune façon.


Au sein du même duplex, un petit chien qui, à chaque retour de sa propriétaire, hurle de joie à faire casser les plus résistantes pièces de cristal. Un hurlement littéralement impossible à endurer. Il concurrence la petite fille. Si un jour les deux s'y mettent en même temps, je ne suis pas sûr que je tiendrai le coup. Sur ma pierre tombale, j'exige ces mots "C'était un voisin tranquille".


Je vous fais grâce du voisin à la thermopompe et de celui qui fait venir chaque lundi son paysagiste pour les travaux de pelouse avec des équipements au gaz. Je ne le vois jamais le lundi.


Côté nature, c'est assez tranquille. Le merle et le cardinal volent mes bleuets. La marmotte ma bette à carde, les écureuils mes tomates et le raton-laveur mon compost. Je n'ai pas encore croisé la moufette, mais je l'ai sentie.


Jeudi soir, enfin tranquille, ou presque. Des centaines de voitures convergent sur Verdun pour un événement de danse. Ça joue du pare-choc pour trouver une place de stationnement sur ma rue. Un événement de danse qui réunit des centaines de personnes. La pandémie est donc terminée? Enfin une bonne nouvelle...



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